Histoire & Raison d’être

Une défense engagée dans les années 1970

Le Comité de Défense de l’Environnement de Rochefort-Samson & Saint-Mamans (CDERSSM) a été créé en 1977 par des citoyens de la commune en opposition à un projet de décharge contrôlé par la société Silice & Kaolin, décharge issue de la fin de l’exploitation d’une carrière aux abords immédiats du village.

Cette décharge ayant vu le jour, elle recevait les ordures de la ville de Valence, et le Comité s’est fait fort, pendant toute sa période d’exploitation, d’encadrer autant que possible les conséquences de cette exploitation, présentes et à venir.

Il s’est particulièrement activé après un intense épisode pluvieux qui avait fait céder un merlon de retenue, entrainant une coulée de boue et de détritus qui a envahi les terrains voisins et même des habitations.

Le Comité a ainsi été l’une des chevilles ouvrières de la fermeture avant terme de cette décharge, tout en exigeant la mise en place de dispositifs pérennes de préservation de l’environnement : renforcement des merlons de soutien, installation de bassins de rétentions des lixiviats, station d’épuration, et vidange régulière encore à ce jour, puisque ces écoulements sont toujours remarquables…

Entre 1977 et 2005, au-delà de cette décharge, d’autres sites d’extraction de silice et de kaolin ont été ouverts sur le piémont de la commune qui ont donné au Comité des sujets d’occupation supplémentaires.

La commune, dont le piémont ne mesure pas plus de quelques kilomètres de large, compte ainsi trois carrières de type industriel.

Des carrières aux conséquences désastreuses

Pour illustrer les conséquences environnementales et visuelles de ces exploitations de carrière, sans même parler de la décharge, on peut noter que l’un de ces sites constitue encore un danger de tous les jours puisqu’il subsiste :

  • une falaise instable de 120m de haut dont des blocs de plusieurs tonnes se détachent régulièrement,
  • un lac aux couleurs psychédéliques dont les berges et les fonds sont un piège pour qui souhaiterait y poser le pied, or il fait envie …
  • une écorchure du terrain visible à plus de 100km depuis la plaine du Rhône ou le plateau ardéchois … triste moyen de repérer le village sans erreur possible.

Des échantillons de l’eau d’un des cours d’eau pollués sont encore conservés. Les sédiments stériles qu’elle charriait représentent 20% du volume prélevé.Le pire dans cette affaire est qu’en raison d’un potentiel mal évalué, ce site n’aura été qu’une exploration aux retombées commerciales insuffisantes pour les investisseurs, qui a donc été rapidement fermé.

Le projet de réhabilitation où l’on voyait promeneurs avec poussette, pêcheurs sur le lac et paysages enchanteurs est probablement toujours disponible en Mairie.

Dans les faits, quinze ans plus tard, derrière cinq rangées de barbelés, il semble que l’exploitation s’est arrêtée hier !

Combe d’Oyans, un site à protéger !

Mis en sommeil en 2005 suite à la fermeture de la dernière carrière, mais toujours en veille active sur le site de l’ancienne décharge, le Comité s’est remobilisé en 2016, en réponse à une campagne de sondages réalisée depuis la commune de Beauregard-Baret en 2015, jusqu’au site de Combe d’Oyans en 2016.

Parce qu’elle sert à illustrer toutes les brochures touristiques de la région, tout le monde, consciemment ou non, connait Combe d’Oyans. C’est une combe verdoyante, un piémont boisé, et un défilé dont l’entrée est gardée par deux pics de 200m au-delà desquels s’étire en direction du Vercors un canyon façonné par l’eau depuis des millions d’année, sauvage, préservé et monumental.

Elle est tout à la fois :

  • Un des plus grands sites d’escalade de la Drôme, classé terrain d’aventure et géré par le Club Alpin Français,
  • Un ensemble de pelouses sèches où poussent de nombreuses espèces d’orchidées sauvages qui font la réputation mondiale du lieu pour les spécialistes,

   

  • Un havre de paix, lieu de nidification de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment des hiboux grands-ducs, ce qui vaut au site le parrainage de la Ligue pour la Protection des Oiseaux,
  • Un point de départ de nombreuses randonnées, en particulier pour les résidents du camping de la Combe,
  • Un terrain de course pour les trailers,
  • Un site patrimonial sur lequel a été érigé il y a neuf siècles un château dont les ruines dominent majestueusement la Combe,
  • Un lieu d’observation astronomique avec deux coupoles abritant leurs télescopes,
  • Un terrain d’élevage d’animaux offrant aux amateurs des produits d’exception,
  • Etc

 

 

La campagne de sondages de 2016 a transformé un verdoyant chemin de randonnée en une piste forestière pour véhicules de fort tonnage, depuis laquelle partent des ramifications jusqu’au pied des falaises. Elle laisse présager une emprise potentielle sur la totalité de la Combe depuis Beauregard Baret.

Passage de véhicules, bruits d’excavation, dynamitages, atmosphère polluée par les poussières fines que génère l’extraction de silice, écoulements d’hydrocarbures et boues de ruissellement dans les cours d’eau auront raison de la rareté et de tous les attraits naturels du site.

Le tout premier impact sera la fin des activités sportives et touristiques, et de leurs retombées économiques.

 

La protection du site de Combe d’Oyans est par conséquent la raison d’ëtre principale du Comité de Défense de l’Environnement de Rochefort-Samson et Saint-Mamans.

La protection du site de Combe d’Oyans est par conséquent la raison d’ëtre principale du Comité de Défense de l’Environnement de Rochefort-Samson et Saint-Mamans.

De manière plus anecdotique, les ravages fait par la pyrale du buis nous ont également amenés à informer nos adhérents sur le phénomène et les remèdes, ainsi qu’à protéger quelques sujets remarquables … dans le canyon de Combe d’Oyans.

Informer, mesurer, préserver, fédérer et animer sont les cinq piliers de notre ambition, et nous avons besoin d’un soutien aussi large que possible !